Les forêts bien gérées fixent le carbone

La fixation de carbone par les forêts : de l’ordre de 17% des émissions de CO2 du pays

Le mécanisme de la photosynthèse et le puits de carbone

Les arbres, comme tous les végétaux ayant une activité photosynthétique, captent le CO2 atmosphérique, rejettent l'oxygène et utilisent le carbone pour élaborer les molécules (cellulose, lignine …) constitutives du bois. Dans une forêt en croissance, la quantité de CO2 fixée est supérieure à celle rejetée par la respiration des arbres et la décomposition des parties mortes (Ex: branches et feuilles retombées au sol).

Le mécanisme de la photosynthèse

L'excédent de carbone atmosphérique fixé par rapport aux émissions liées à la respiration des végétaux et à la décomposition des parties mortes permet aux forêts en croissance de constituer des « puits » de carbone.

Quel est le volume du puits de carbone en France ?

La fixation nette de carbone varie très fortement selon la nature des écosystèmes forestiers, les essences considérées etc…

A l'échelle de la France, la biomasse forestière absorbe annuellement 58 millions de tonnes de CO2, ce qui représente de l'ordre de 17% des émissions de dioxyde de carbone du pays. (Source SECTEN CITEPA 2016)

La capacité de fixation du carbone des forêts est cependant liée au fait que la forêt est en croissance : un écosystème du type « forêt tropicale humide » est sensiblement en équilibre : la quantité de CO2 fixée par les végétaux photosynthétiques est compensée par la respiration et les émissions des être vivants « décomposant » le bois. De manière analogue, une forêt âgée ne croît plus que lentement (faible activité photosynthétique), et ne fixe donc plus que peu de carbone atmosphérique.

La récolte du bois dynamise le puits forestier

Pour conserver à une forêt son rôle de puits, il est indispensable d'éviter que celle-ci ne vieillisse de manière excessive.

La récolte des bois sur une ou plusieurs parcelles d'une forêt (suivi de la plantation d'arbres nouveaux, ou d'une régénération naturelle à partir des arbres conservés) permet d’éviter le vieillissement des peuplements tout en assurant la production de biens séquestrant eux-mêmes du carbone.

Un mode de gestion forestière qui consisterait à ne plus récolter les bois permettrait de constituer des stocks considérables de carbone en forêt. Il présenterait toutefois un triple inconvénient du point de vue de la lutte contre le changement climatique :

  • Au bout d’un certain temps, la fixation de carbone est compensée par la respiration et l’action des décomposeurs (le puits forestier est « saturé »),
  • L’absence de récolte de bois ne permet pas la production de biens séquestrant eux-mêmes du carbone,
  • Des stocks de carbone élevés rendent les écosystèmes forestiers plus vulnérables aux risques d’incendie et conduisent in fine à des émissions de CO2 très importantes.

La contribution de la récolte de bois utilisée par l’industrie papetière à la lutte contre le changement climatique

L’industrie papetière en utilisant des rondins provenant à 93% de France (les 7% restants proviennent de bois importés d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Amérique Latine), contribue, avec les autres acteurs de la filière, à dynamiser le puits forestier français.

En utilisant des sous-produits de la gestion forestière (bois d'éclaircies, houppiers) et des industries du bois (déchets de scieries,…), l’industrie papetière valorise plus de 6 millions de m3 de bois, soit de l’ordre de 17% de la récolte commercialisée en France

L'utilisation de ces bois permet :

  • La production de bois d’œuvre de qualité (fabrication de sciage, c’est à dire de produits séquestrant le carbone sur une longue durée) ;
  • D’éviter l’accumulation de biomasse en forêt (notamment en forêt méditerranéenne) et donc, en cas d’incendie, des émissions importantes de gaz carbonique ;
  • La production de biens séquestrant du carbone (voir l'onglet « Les papiers et cartons séquestrent le carbone»).